- blâme
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• 1080; de blâmer1 ♦ Opinion défavorable, jugement de désapprobation sur qqn ou qqch. ⇒ animadversion, censure, condamnation, 2. critique, désapprobation, grief, improbation, remontrance, répréhension, réprimande, réprobation, reproche. S'attirer, encourir le blâme de qqn. Jeter un blâme sur qqn. ⇒ anathème. Blâme public. Blâme sévère, infamant.2 ♦ Sanction disciplinaire consistant à réprouver officiellement les agissements ou l'attitude d'un fonctionnaire. Donner, recevoir un blâme.⊗ CONTR. Approbation, éloge, louange.Synonymes :- critique- désapprobation- désaveu- réprobationContraires :- apologie- éloge- félicitations- louange- panégyriqueblâmen. m.d1./d Jugement défavorable. Encourir le blâme des honnêtes gens. Ant. approbation, louange.d2./d Réprimande officielle faisant partie de la gamme des sanctions scolaires, administratives, etc.⇒BLÂME, subst. masc.A.— Jugement défavorable porté sur quelqu'un ou quelque chose. Mériter le blâme; encourir le blâme, être digne de blâme :• 1. Mais vous, ami, pourquoi seriez-vous triste, à moins que de cette pire tristesse qui naît du blâme de soi et que ces derniers jours j'ai goûtée : ...GIDE, Correspondance [avec Valéry], 1891, p. 77.• 2. Mais, chez ces hommes, cette affection demeurait à base de raison; elle se montrait capable de juger son objet, d'en proclamer les torts s'ils lui en trouvaient. Rappellerai-je les blâmes d'un Fénelon, d'un Massillon, pour certaines guerres de Louis XIV? Les flétrissures d'un Voltaire pour le ravage du Palatinat?BENDA, La Trahison des clercs, 1927, p. 64.1. Domaine moral, spirituel, etc. :• 3. ... l'estomac, le cœur, le corps entier disent non à tout aliment qui peut nuire, et jusqu'à le rejeter par cette nausée qui est la plus énergique et la plus ancienne expression du mépris, du blâme et de l'aversion.ALAIN, Propos, 1924, p. 578.♦ (Être) sans blâme (cf. sans reproche). Sans mériter un blâme :• 4. Ne te reproche rien : tu n'as rien fait de bas.La faute ne peut être où le dessein n'est pas.Le lit fut profané; mais l'épouse est sans blâme,Et l'affront de ton corps n'atteignit pas ton âme.PONSARD, L'Honneur et l'argent, 1843, V, 3, p. 90.2. Domaine esthétique, rare. C'est sur nous (...) que la postérité fera un jour justement retomber son blâme et son indignation, lorsqu'(...) elle nous demandera compte de ces deux admirables basiliques (HUGO, Le Rhin, 1842, p. 232).— P. personnification ou réalisation objective, littér. :• 5. ... on voit passer sur le front de ceux qui nous écoutent des blâmes à demi formés...Mme DE STAËL, De l'Allemagne, t. 1, 1810, p. 167.• 6. Elle ne vivait plus que comme un blâme muet dans la maison, elle se tenait toujours enfermée dans sa chambre, d'une grande rigidité de dévotion.ZOLA, La Débâcle, 1892, p. 264.B.— Emplois spéc.1. DR. ANC. ,,Peine infamante (...) consistant en une réprimande adressée au coupable`` (BESCH. 1845). Le dénouement de cette comédie juridique fut une sentence de blâme (JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 4, 1813, p. 159).2. DR. ADMIN. Réprimande officielle pour manquement aux règles disciplinaires infligée par une autorité hiérarchique ou un conseil de discipline et inscrite au dossier de l'intéressé. Il révoqua cent quatre-vingts facteurs, les réintégra, leur infligea un blâme et leur donna des gratifications (A. FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, p. 371).3. DR. INTERNAT. :• 7. ... la diplomatie française pouvait bien obtenir de la Société des Nations un blâme de principe pour Hitler, ce n'étaient là que gestes et mots en face du fait accompli.DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, p. 18.Prononc. ET ORTH. :[
]. Enq. :/blam, (D)/. FÉR. 1768 rappelle : ,,On écrivait blasme`` (d'où [
] post. long).
Étymol. ET HIST. — 1. Ca 1100 « désapprobation » (Roland, 1082 dans T.-L.); 2. 1177 « accusation » (CHR. DE TROYES, Chev. Lion, 4411, ibid.), d'où en partic. 1732 (Trév. : Blasme signifie aussi la reprimende qui est faite par un Juge pour raison d'un crime).Déverbal de blâmer.STAT. — Fréq. abs. littér. :462. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 772, b) 754; XXe s. : a) 593, b) 536.blâme [blɑm] n. m.ÉTYM. 1080, Chanson de Roland; de blâmer.❖1 Opinion défavorable, jugement de désapprobation sur qqn ou qqch. ⇒ Anathème, animadversion, censure, condamnation, critique, désapprobation, grief, improbation, objurgation, plainte, procès, remontrance, répréhension, réprimande, réprobation, reproche, tollé, vitupération, vitupère (vx). — (Le blâme). || Mériter, encourir le blâme. Vx. || Être imputé à blâme (→ ci-dessous, cit. 2). — S'attirer, encourir, mériter, recevoir le blâme de qqn. ⇒ Démériter (→ Attribuer, cit. 18). — (Un, des blâmes). || Jeter, faire retomber un blâme sur qqn. || Un blâme mérité, justifié. || Blâme public. || Blâme sévère, infamant, outrageant, humiliant.1 Crains-tu si peu le blâme, et si peu les faux bruits ?Corneille, le Cid, III, 4.2 Une action ne peut être imputée à blâme lorsqu'elle est involontaire (…)Pascal, les Provinciales, 4.3 Peu de gens sont assez sages pour préférer le blâme qui leur est utile à la louange qui les trahit (…)La Rochefoucauld, Maximes, 147.4 Le blâme piquait au vif les cœurs généreux et retenait les plus faibles dans le devoir (…)5 (…) tout discours qui produit pour quelqu'un profit ou dommage, estime ou mépris, louange ou blâme, contre la justice et la vérité (…)Rousseau, Rêveries…, 4e Promenade, p. 412.♦ Être sans blâme, irréprochable.2 (1732; « accusation », 1177). Dr., vieilli. Peine infamante qui consistait en une réprimande publique.♦ Spécialt. Sanction disciplinaire, critique et réprobation officielle des agissements ou de l'attitude d'un fonctionnaire ou d'une personne soumise à un statut disciplinaire, telle qu'un élève au sein d'une institution scolaire. || Donner, infliger un blâme à qqn; recevoir un blâme.♦ Dr. intern. || Voter un blâme contre un pays (dans une assemblée internationale).3 Signe de réprobation (en l'absence de paroles). || Un regard de blâme. || Sentir un blâme, un blâme muet dans le regard de qqn. ⇒ Reproche.♦ Par métonymie. || « Elle ne vivait plus que comme un blâme muet dans la maison » (Zola, la Débâcle, p. 264, in T. L. F.).❖CONTR. Apologie, approbation, éloge, félicitation, louange, panégyrique.
Encyclopédie Universelle. 2012.